L’homme et l’arbre sont semblables, ils ont le même but : s’enraciner profondément
dans la terre pour mieux s’ouvrir au ciel.
Les sculptures d’Eric Hagelstein nous parlent de ces liens étroits, de ces pulsions
malgré les tourments du vent de la vie.
F.Goblet
Je rêvais depuis longtemps de participer à la fameuse « Fête de mai » bien connue dans le monde artistique puisqu’elle se déroule depuis 2001 et a réunis des centaines d’artistes venus des quatre coins du monde installer des œuvres sur un très vaste territoire (plus de 100 km).
Je fus sélectionné une première fois en 2012, mais faute de budget, le projet fut reporté…
Et c’est donc en toute logique que les organisateurs ont décidé de m’appeler en 2013. J’avais rendu un projet de sculpture sur un arbre mort inscrit dans le paysage.
Mais quand ils ont vu mon projet de dragon dans l’arboretum de Meffercheid, ils ont souhaité que j’en réalise un chez eux.
Nous voilà donc parti en exploration du paysage par un dimanche froid et enneigé à la recherche d’un lieu qui pourrait accueillir ce fameux serpon-dragent (croisement entre le serpent et le dragon).
Nous avons cherché longtemps désespérant de trouver. Quand nous avons soudainement débouché sur la magnifique ferme de Bassehaye bordée d’un chemin si pittoresque et vallonné.
Dés que j’ai vu ce lieu, j’ai dit « c’est ici et nulle part ailleurs » !
Encore fallait-il convaincre les propriétaires car le lieu idéal se situait sur terrain privé…
Sitôt dit, sitôt fait. Après deux rencontres, Armand, Véronique et leurs 5 enfants acceptèrent fort gentiment d’accueillir la bête chez eux et de veiller discrètement sur elle !
L’œuvre fut installée en respect des lieux et une clôture fut intégrée afin de la protéger des chevaux qui ont l’habitude de pâturer à cet endroit.
Finalement, la sculpture est fort bien placée et les promeneurs comme les amateurs d’art peuvent la voir de manière bien différente suivant le point de vue qu’ils ont au cours de leur balade.
Les Dragons
Des monstres au pays des hommes-extraits
Les dragons apparaissent comme des créatures à corps reptilien auquel sont greffées des parties anatomiques prélevées chez d’autres espères. L’étymologie atteste la filiation directe entre le dragon et le serpent et celui-ci est indiscutablement la source première d’inspiration, même si d’autres reptiles ont naturellement contribué à enrichir l’image du monstre maléfique comme le crocodile par exemple.
Le dragon cumule des éléments qui soulignent sa férocité, comme les dents acérées, sa taille gigantesque et il a parfois plusieurs têtes. Cette multiplicité en fait un être à la fois rusé et invincible.
Parmi les nombreux monstres imaginaires, le dragon paraît d’autant plus prodigieux que son hybridité lui permet de se mouvoir sur tous les terrains et de maîtriser les 4 éléments.
Pour les Chinois, il est d’ailleurs la voie du milieu car il cumule les opposés : l’eau et le feu, l’air et la terre, le yin et le yang..
Dans les légendes les plus anciennes, les dragons comptent parmi les premières créatures enfantées par la terre. Grottes sans fond, trous béants des profondeurs infernales sont donc naturellement leurs territoires de prédilection. La caverne est bien un repère mystérieux.
Dans certaines parties du monde, les dragons sont tenus responsables des tourments du relief :des montagnes seraient nées de leur action ou de leurs combats.
Le feu est traditionnellement associé au dragon, en Asie, le monstre le détient sous forme d’éclairs. Dans la mythologie grecque, il possède de multiple têtes dont les yeux lancent des flammes et la bouche des roches en feu. Il fut vaincu par Zeus.
Au Moyen Age, il conserve cette faculté de lancer des flammes qui fait de lui une incarnation du mal, un monstre tout droit sorti de l’enfer.
Plus encore que le feu, l’eau rassemble les dragons de tous les horizons. Elle est en effet la matrice de nombreuses formes mythiques. L’eau est d’abord le symbole de la vie et de la fertilité. En Chine, le dragon, divinité de l’eau est donc un animal bénéfique qui annonce le printemps. Il est dispensateur de la pluie lorsqu’il est bienveillant, mais peut aussi provoquer des déluges quand il est en colère.
En occident, si la bête habite un lac ou un fleuve, elle est tenue pour responsable des désordre naturels.
Le dragon aime aussi se dissimuler dans les airs, même quand il n’est pas dotés d’ailes. C’est en prenant appui sur les nuages qu’il accède aux sphères les plus élevées.
L’art de maîtriser à la perfection les quatre éléments, d’y résider et d’agir sur eux explique la forte présence des dragons dans pratiquement toutes les civilisations du globe d’hier et d’aujourd’hui.
Aménagement d’un circuit artistique à l’arboretum de Meferscheidt
J’ai choisi de centrer l’essentiel de ma démarche sur l’arbre bien sûr, mais en lien, en dialogue avec le regard.
Ceci pour mettre en avant deux éléments essentiels : quelle est la place de l’humain dans cette nature ?
Quels liens établit-il avec elle ?
Et c’est par l’arbre que je choisis de porter ce regard.
L’arbre, c’est le symbole même de la vie.
Du développement de l’homme
C’est pour ces raisons que j’ai choisi de créer ce dialogue.
Le chemin du dragon
Les arbres, ces grands frères amis ! Ils nous invitent à nous enraciner davantage, bien ancrés face aux vents de la vie.
En même temps, ils nous invitent à prendre de la hauteur, à quitter nos limites, à les dépasser.
Nous avons, par une approche sensible, chercher à établir un dialogue avec eux.
Les arbres sculptés étaient soit morts ou porteurs de « défauts ». Nous les avons transformés, leur donnant une nouvelle vie.
Je pourrais presque dire que c’est eux qui nous ont choisis.
Ce chemin est une invitation au voyage.
Le dragon, animal mythique entre tous, sera votre guide.
Il vous conduira dans des endroits différents, prenez le temps de les goûter, de les savourer…
Nous les avons choisis parce qu’ils vous feront sentir des ambiances particulières, sombres quelquefois ou au contraire d’une éclatante luminosité.
Alors pourquoi un dragon ?
Il est celui qui patiemment et humblement attend.
Celui de la bute près de l’étang nous invite à poser un regard plus large sur le paysage au pied de nos belles fagnes.
Que chaque arbre sculpté ici puisse vous donner l’envie de regarder les autres avec un sens de l’observation affiné. Ceux de Meffercheid sont si beaux, si grands, si majestueux.
Si, grâce à ce chemin du dragon, vous appréciez mieux la forêt et son univers secret, sa magie, alors nous aurons atteint notre objectif.
Notre démarche, individuelle au début, s’est également enrichie de l’apport de Benoît et Polo, des amis sculpteurs qui se sont joints au projet.
Nous souhaitons aussi remercier vivement Messieurs Piepper et Bouharmont pour la confiance qu’ils nous ont témoignée tout au long de ce fabuleux projet.
Laissez-vous surprendre…
Bon chemin…
Un parcours artistique dans l’arboretum de Meffercheid :
« Chemin du Dragon »
Beaucoup d’entre-vous l’ignorent sans doute, mais votre commune a dans son patrimoine un joyaux au niveau provincial et même national !
C’est l’arboretum de Meffercheid situé non loin du « Chêne du rendez-vous » sur le territoire de votre commune !
La Division Nature et Forêts a décidé voici deux ans de le mettre en valeur en créant un parcours artistique qui, sur un parcours de plus ou moins deux kilomètres, emmène les visiteurs au travers de ce lieu magnifique où ceux-ci pourront aller à la rencontre d’arbres centenaires venus d’Asie, d’Amérique du Nord ou encore d’Europe Centrale.
Le sculpteur-graveur Eric Hagelstein y a réalisé sept œuvres monumentales transportant le visiteur dans un monde imaginaire et magique !
Ces sculptures, fruits de deux années de travail, ont été réalisées à la tronçonneuse sur des arbres morts ou comportant des « défauts ».
Elles jalonnent le circuit et sont comme des invitations au voyage.
Deux artistes locaux (Benoît Pelzer et Francis Polrot) ont également réalisé une œuvre qui portent donc le nombre à neuf sculptures !
Deux moments de fête et de découverte du lieu sont prévus :
* Le samedi 28 avril à partir de 20h : La nuit du Dragon
Un groupe de 40 chanteurs vous emmènera sur le parcours. Vous rencontrerez aussi une danseuse congolaise d’exception, un joueur d’harmonica américain et une jongleuse de feu ! Ensuite, vous pourrez prendre le temps de vous rencontrer autour d’un grand feu avec une animation musicale… Beaucoup d’originalité pour cette rencontre insolite…
P.A.F. 5€ (gratuit pour les enfants)
*Le dimanche 20 mai à partir de 14h : Si le Dragon m’était conté…
Un moment tout en douceur et en intimité en compagnie de l’excellent conteur Eduardo SCHEPPERS. De la poésie avec Timotéo SERGOÏO et du violoncelle avec Marc Imberechts complété par la chanteuse Odette GOFFARD. Et aussi un petit groupe de musiciens très originaux…
Un goûter au saveurs locales accompagné par les musiciens de la famille d’Eric.
(P.A.F. libre)
* Egalement possible, visites sur place pour groupes (ou en matinées scolaires pour classes) en compagnie du sculpteur-graveur Eric Hagelstein (arstiste et enseignant dans le domaine artistique)
Juin 2004 :
Chapelle de la Mizwette à Charneux (intérieur et extérieur)
3 dimanches d’exposition avec l’organisation de 3 concerts.
Mai 2005 :
Saive (extérieur)
Exposition internationale de sculpture en plein air (Saiv’Art 2005).
Juin 2005 :
Thimister-Clermont (extérieur)
Parcours d’artistes au Thiers des Oies dans le cadre des Journées du Patrimoine.
Décembre 2005 : Rencontre au Pays de Herve
Centre Culturel de Soumagne (intérieur)
Installation pour la rencontre des poètes du Pays de Herve.
De 2006 à 2007 : Rencontre autour d’un pommier
Jalhay (extérieur)
Sculpture monumentale dans un jardin privé avec cinq autres artistes.
Juillet 2006 :
Prüm (Allemagne-extérieur)
Sélection pour la 49ème exposition à l’Abbaye de Prüm.
Août 2006 :
Spa (intérieur et extérieur)
Exposition à la Source Sauvage.
Septembre 2006 :
Thimister-Clermont (extérieur)
Parcours d’artistes au Thiers des Oies (Journées du Patrimoine).
Avril-mai 2007 :
Wavreumont-Stavelot (intérieur et extérieur)
Exposition et organisation de trois concerts au Monastère de Wavreumont.
Juillet 2007 :
Saive (intérieur et extérieur)
Exposition internationale de sculpture en plein air (Saiv’Art 2007). Mars 2008 :
Exposition collective au Centre de Bien-être « La Source Sauvage » à Spa.
Mai 2008 :
Exposition de sculptures monumentales pour la « Fête de L’Art’bre » à Bolland (Herve).
Projet mêlant différentes formes d’art autour de l’arbre.
Mai 2008 : Changement de temps
Sélection pour un projet international (25 artistes de l’Eurégio) autour de la
frontière belgo-allemande du 18 mai au 25 octobre.
Réalisation d’une installation de grande dimension sur le thème de « Changement de Temps »
Juillet 2008 :
Exposition collective à Grand-Halleux à l’initiative du sculpteur Sylva Hanuise
Septembre 2008 :
« Fête du Tilleul » à Thimister dans le cadre des journées du patrimoine
Exposition collective
Mai 2009 :
Saive (extérieur)
Exposition internationale de sculpture en plein air (Saiv’Art 2009).
Mai 2009 :
Exposition à l’Académie de Spa dans le cadre du cours de gravure sur bois.
Septembre 2009 :
Exposition de gravures à Spa : Office du Tourisme
Octobre 2009 :
Exposition chez Ecobati (construction écologiques).
Octobre 2009 :
Exposition à Liège (Boulevard Saucy) à la demande de l’Aquilone
Novembre 2009 :
Portes Ouvertes de l’atelier dans le cadre du WE Wallonie Bienvenue
Mars 2010 :
Edition et présentation de l’ouvrage « Profondeurs » réalisé par un collectif d’artistes (Tétras Lyre)
Avril 2010 :
Exposition et installations au festival de musique celtique « les Anthisnoises »
Août 2010 (projet toujours en cours) :
Réalisation d’un parcours d’installations autour de l’arboretum de la forêt
de Merferscheidt (Jalhay)
Commande de la Division Nature et Forêts (Région Wallonne).
Août 2010 :
Exposition dans un des plus beau village de Wallonie à Clermont-sur-Berwine.
Présentation d’une série de gravures de grandes dimensions (4,5m) dans le cadre du travail
de fin de cycle à l’Académie des Beaux-Arts de Spa (xylogravure réalisée à partir de
tranches d’arbres). Travail sur la couleur.
Septembre 2010 : Jour * Nuit
Création d’un spectacle « jour, nuit » autour de sculptures et gravures
avec Claire Goldfarb (violoncelle), Judith Kazmierczack (danseuse), Thierry Bastin (danseur),
Wouters Roggemans (percussions)
Octobre 2010 :
Installation dans le cadre de l’Africanigt (20ème anniversaire).
Rencontre au Pays de Herve
Affiche
Rencontre autour d’un pommier
Ce projet est né en 2OO4 et s’est achevé en juin 2OO7.
Au départ, un pommier mort dans le magnifique jardin de Françoise GOBLET à Jalhay.
Elle le confie aux mains du sculpteur Eric HAGELSTEIN qui, plutôt que de le transformer
seul, invite d’autres artistes à intervenir. L’idée est que chacun travaille seul, puis
au bout du processus, qu’il y ait échange, partage entre tous les artistes.
Sont intervenus dans ce projet :
DELHEZ Anne-Laure, dessin-gravure-écriture
DOME Pierre, installation
GUIDOLIN Alberto, lithographie
HAGELSTEIN Eric, sculpture
IMBERECHTS Marc, écriture
SOYEUR Vincent, photographie
De l’avis de tous, ce projet fut une belle réussite.
Ce qui ressort le plus, ce sont les chemins croisés des uns vers les autres et ceci,
même sans qu’il y ait eu contact et rencontre entre les artistes pendant le travail
de création.
Voici en tout cas une bien belle idée de collaboration, de décloisonnement en dehors
des sentiers battus …
Changement de temps
Affiche
Objectifs développés au travers de cette installation
Il s’agit avant tout ici d’une sculpture « à vivre » où il est proposé au visiteur d’utiliser son corps, son esprit et son cœur pour entrer pleinement dans la démarche. Tous ses sens sont sollicités. Il est appelé aussi à se déplacer pour découvrir tous les aspects de celle-ci.
La dimension du corps est essentielle car, s’il s’agit d’une démarche inscrite non seulement dans l’intellect, non seulement dans le cœur (avec les sensations si importantes), mais ici, l’apport de la démarche est liée au corps et permet d’inscrire celle-ci dans la durée, trouve un ancrage solide au plus profond de l’être appelé à vivre cette expérience.
Il est donc bien question de « passage » et la référence à la frontière dans toutes ses dimensions (y compris philosophique) est bien présente.
L’accent est mis sur la notion de frontière intérieure qui, définie, reconnue, permet la transformation, crée une meilleure communication, une meilleure connaissance de soi, de l’autre, du monde.
Il s’agit d’une expérience originale où le visiteur est confronté à sa peur du « nouveau », du différent, de l’inconnu.
Il y a lieu aussi de relever le rôle joué par l’arbre dans cette installation : sa fonction symbolique est importante. Il n’est plus simplement matière mais devient passage, berceau, nid.
Cette démarche, avant tout personnelle et individuelle, suggère une implication complète de l’individu dans le respect de sa personne, de l’autre, du monde et de leurs limites.
La rencontre entre plusieurs formes d’art peut également stimuler l’intérêt. Dans cette installation, il y a rencontre entre la sculpture, la photographie et l’écriture.
D’autres formes d’art (musique, contes) peuvent aussi être intégrées.
Un roi est venu avec ses trois couronnes
Chacune contient un secret
Entre en lui, écoute
Oser
Partir en voyage
Ouvrir une porte intérieure
Découvrir l’inconnu
Une invitation au silence
Notre respiration
Notre coeur
A la recherche de nos racines
De nos ailes
Franchis la frontière
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Travail accompagnant l’installation.
Placé sur présentoirs en bois fixés aux alentours de celle-ci ou
suspendus aux arbres.
Documents plastifiés afin de résister aux intempéries.
Textes et photos créés pour le projet « Changement de Temps ».
Réalisés à partir du frêne mort utilisé pour l’installation.
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Jour * Nuit
L’enfermement et la liberté
Durant une année, dans un hôpital psychiatrique, j’ai effectué un travail afin de mieux comprendre une maladie mentale : la bipolarité maniaco-dépressive.
C’est chargé des images et sensations de cette approche que j’ai réalisé ces trois grandes gravures.
Je les ai imprimées sur du papier fait main et levé à la cuve.
L’ensemble de cette démarche nécessita une autre année de travail.
Plus tard encore, j’ai réalisé de grandes sculptures en correspondance avec les gravures.
Elles seront sans doute une dizaine.
Les premières, peu dégrossies, témoignent d’un enfermement, d’une expression grossière.
Les suivantes ont des formes de plus en plus abouties, aux lignes plus marquées. Une transformation est en cours.
Les dernières sont tout en rondeur, en harmonie. Elles paraissent totalement libérées.
Pour ajouter de la vie à cette évolution, j’ai souhaité y joindre de la musique.
Les sons très particuliers du violoncelle de Claire et sa gestion de l’espace intensifient et élargissent l’univers des œuvres plastiques.
Wouters, par son écoute sensible est véritablement le lien entre tous amenant aussi une dynamique subtile par un jeu très varié de percussions diverses.
Judith et Thierry, avec les mouvements de leur corps, leur proximité et leur complicité entre eux et avec les œuvres ajoutent la légèreté.
Si le projet trouve son origine dans la recherche de la compréhension d’une maladie, son expression artistique est plus large.
Il s’agit d’inviter le visiteur à rencontrer les œuvres progressivement comme dans un jeu.
Ce travail parle de nos limites, de nos peurs, de ce qui n’est pas abouti. Il invite à se mettre debout, à oser, à rompre l’isolement.
Cette approche est ouverte à différentes lectures suivant le chemin que le visiteur décidera de prendre.
Les mots sont volontairement absents pour donner la force aux sens, pour ouvrir un monde intérieur qui, pour y accéder, nécessite du silence.
Claire Goldfarb, voix et violoncelle Wouters Roggemans, percussions Judith Kazmierczak, danse Thierry Bastin, danse Eric Hagelstein, sculptures-gravures